Auteur : robloch
Date : 26/02/06 18:47
vu sur:
http://www.torino2006.org/FRE/OlympicGames/news/news_fre161302.html
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BILAN JO/Snowboard - Les Français passent à travers
26 Fév 2006
par Sophie Greuil
TURIN, 26 février (Reuters) - Partis avec l'objectif de trois à sept médailles sur l'ensemble des trois disciplines olympiques, les 16 surfeurs français sont rentrés de Turin avec une seule et unique breloque, décrochée par Paul-Henri De Le Rue en "boardercross".
Toutefois, Gérard Rougier, le directeur technique national de la Fédération française de ski, ne voit pas péril en la demeure, avec en plus du bronze de De Le Rue, cinq places dans les huit premiers.
"Passer à côté des Jeux Olympiques n'est pas un drame. En Coupe du monde, nous continuons à être bien placés. Nous restons sur d'excellents championnats du monde depuis plusieurs éditions. Donc il n'y a pas à se mettre martel en tête", dit-il.
"En 'boardercross' et en 'half pipe', les jeunes poussent fort derrière. Le potentiel est là. Il va suffir d'analyser notre saison dans sa globalité et nous repartirons."
En 1998, l'année où le snowboard fit son entrée aux JO, avec le géant et le half pipe, la France fit une médaille d'or. Quatre ans plus tard, elle ramenait trois médailles dont une d'or. En 2006, avec une équipe complète répartie dans trois disciplines, elle ne ramène qu'une médaille de bronze.
Les Français peuvent avancer de nombreuses excuses: la blessure de Xavier De Le Rue, la poisse ayant frappée Mathieu Crépel et Doriane Vidal, mal jugés, Karine Ruby, lancée sur une piste mal dammée, ou encore la fixation cassée de Mathieu Bozzetto.
SUICIDAIRE?
A l'issue des Jeux, Luc Faye, le directeur de l'équipe de France, a même remis sa démission, qu'il évoquait déjà à ses proches avant Turin et alors qu'il est déjà en pourparlers avec la Fédération Française de Football.
Outre la démission de Faye, présent dans le haut niveau du snowboard depuis vingt ans, il faudra compter avec les départs à la retraite de plusieurs leaders charismatiques, comme Karine Ruby, Isabelle Blanc ou Doriane Vidal, que rejoindront bientôt Mathieu Bozzetto et Nicolas Huet.
Tous ont le point commun d'avoir raté leurs derniers Jeux olympiques sans pour autant avoir exprimé une grande déception.
Xavier Rolland, l'entraîneur des géantistes, et Isabelle Blanc ont même mis en avant "le bon surf pratiqué par les Français, un surf d'un très bon niveau technique".
Pourtant, l'ex-entraîneur d'Isabelle Blanc, Xavier Perrier-Michon, analyse sévèrement ses prestations olympiques.
"A peine un an avant les Jeux, alors que l'équipe de France était en train de prendre sa vitesse de croisière, on l'a cassée sans la laisser arriver à mâturité. On a placé à certains postes des hommes n'ayant aucune expérience. C'était suicidaire. Comme il était suicidaire de s'annoncer comme le sport qui allait sauver les Jeux de la France", assène-t-il.
"Lors de ces Jeux, j'ai eu l'impression que nos surfeurs avaient oublié leur culture de la gagne et qu'ils n'avaient pas réussi à créer la dynamique d'équipe connue en 1998 et en 2002. Ils se sont satisfaits d'une présence aux Jeux. A aucun moment, ces athlètes que je connaîs bien ne m'ont paru affectés par leur contre-performance".
Aujourd'hui, Perrier-Michon sonne l'alarme:
"Le snowboard ne fait que baisser en terme de pratiquants, en terme de cours, en terme de compétiteurs et en terme d'intérêt que nous porte les industriels. Et surtout, contrairement à ce qui est avancé, il n'y a pas de relève, pas de base dans les clubs et encore moins de structures", dit-il.
"Avec ces Jeux olympiques, le haut niveau du snowboard français s'arrête. Il y a un an, on a fait des grosses bêtises qui vont être dures à rattraper." /SG/CBE |